Dans cette période politique troublée, on évoque fréquemment le recours à la société civile. Qu’est-ce que c’est ? De qui est-elle composée ? Pour nous écologistes elle résulte de la coagulation entre citoyens portés à défendre l’intérêt général dans la cité et ceux qui mettent en œuvre la démocratie participative.
Aujourd’hui le décès du professeur Jean-Claude BISCONTE de SAINT-JULIEN nous attriste et crée un vide dans les rangs de la société civile des Pyrénées-Orientales. Les multiples vies du Président fondateur de l’association « Port-Vendres et Portvendrais » illustrent parfaitement les qualités nécessaires pour animer un contre-pouvoir citoyen : intelligence, expertise, sens du dialogue.
Jean-Claude BISCONTE a mis toute son énergie et son temps pour solliciter et organiser ses concitoyens dans un contexte de dépassement des mesquineries locales pour des ambitions culturelles et environnementales fortes au service de sa commune. Il était comme une vigie au-dessus d’un port de commerce qui se meurt.
Ses compétences multiples de scientifique, de médecin biologiste inventif, de géologue passionné d’histoire et d’écologue de la mer, Jean-Claude BISCONTE les avait mises en œuvre dans un engagement global d’amoureux du patrimoine contre l’esprit d’abandon et les investissements inutiles et dévastateurs qui frappent la commune de PORT-VENDRES.
Cet engagement au sein des associations et ses recherches personnelles lui ont permis de révéler au grand public l’intérêt de préserver le patrimoine archéologique antique de PORT-VENDRES. Par la publication de son livre « Pyréné, la Cité et l’Ile retrouvée » il a secoué le panier des autorités complices de destruction de biens archéologiques.
Si le combat pour éviter la construction d’un quai et la destruction de l’Anse des Tamarins est perdu, celui contre le révisionnisme historique et les fake news se poursuit. PORT-VENDRES ne peut plus tourner le dos à son passé antique et le fameux « site patrimonial remarquable », de gadget politicien doit devenir un enjeu culturel majeur.
En tant que responsable d’une fédération de protection de la nature, je sais ce que des municipalités pusillanimes ont coûté et coûtent encore à la beauté du site et des paysages de PORT-VENDRES, du CAP BEAR et des ses anses. Je sais aussi ce que nous perdons avec le décès d’un compagnon, la perte d’une vision humaniste et rigoureuse dans ce théâtre qui est la vie.
Dans cette société civile nous tacherons de surmonter notre peine et de trouver les nouveaux visages de celles et de ceux qui ont fait profession d’être , comme Jean-Claude BISCONTE, des indignés.
Marc MAILLET
Président de la FRENE 66