le 3ème quai le canard se déchaine

Communiqué des association Port-Vendres et les Port-Vendrais, Port-Vendres Nature Environnement, FRENE 66

Port-Vendres : Des associations ont saisi le Procureur de Perpignan pour mise en danger des personnes et des biens culturels

Dans l’affaire du port de Port-Vendres, un article du Canard Enchainé du 14 septembre 2022 met nommément en cause le Maire de Port-Vendres, la Présidente du Département, le Préfet du Département et la Compagnie Fruitière, dans une opération de destruction d’une plage urbaine et d’un site archéologique avec risque de submersion en raison d’un ouvrage jugé dangereux par les services de l’État.

La Présidente du Département se réjouit de l’arrivée d’un deuxième bateau, chargé de tomates, concombres et oranges du Maroc. Espérons que ce porte-conteneur de la CMA-CGM tiendra davantage que le précédent qui a fonctionné moins d’un mois, du 21 mars au 14 avril 2020. Avec moins de 150 m de long ce bateau respecte la limite de 155 m, mais ne constitue ni une nouveauté ni un argument en faveur du 3ème quai. Certes, ce bateau ne touchera pas le fond. Contre l’avis des associations, les deux Ministres BORNE (Écologie) et RIESTER (Culture) ont, en 2019, autorisé sans fouilles préventives la destruction du socle de l’île et de ses vestiges archéologiques, constitués notamment de blocs antiques, pour faciliter les manœuvres du seul bateau régulier de la Compagnie Fruitière.

Cette multinationale détenue par la famille Fabre (20 800 salariés, 720 millions d’euros de chiffre d’affaires) est la principale utilisatrice du port depuis 23 ans. Pourtant, elle n’apparait pas dans les documents officiels publiés concernant le port, tels ceux des enquêtes publiques de 2006, 2008, 2017, 2022. Les associations demandent plus de transparence en rendant publics les comptes et autres documents de gestion du port soient, afin de voir si des droits, loyers et investissements sont versés par la Compagnie Fruitière à la hauteur des services qu’elle reçoit et s’il n’existe aucun favoritisme contraire aux règles européennes en matière de concurrence entre terminaux fruitiers européens.

Les associations se demandent aussi comment il se fait que son navire hebdomadaire de 165 m de long puisse accoster depuis 2019, alors que les instructions nautiques confirmées par deux arrêtés préfectoraux de 2017 et 2022 limitent l’accès aux bateaux de 155 m maximum. Dérogation légale ou passe-droit ? Car c’est la sécurité du port, et donc celle de la ville et de ses habitants, qui sont en jeu.

Pour un seul bateau par semaine, la Compagnie Fruitière a transformé le cœur de ville de Port-Vendres en zone de stockage et de maturation des fruits alors que la croisière, la pêche ont été sacrifiées et que d’autres activités porteuses d’avenir ont été délaissées. Depuis 20 ans son emprise est marquée par une artificialisation croissante et la disparition de campings, collines et de centaines d’arbres sans jamais se soucier d’éventuels vestiges archéologiques. Et quelle est la contribution du port et de cette compagnie aux finances de la ville ?

L’enquête ouverte par le Parquet de Perpignan après des plaintes des associations est toujours en cours depuis 4 ans, alors que des destructions archéologiques ont été démontrées. La Commission Nationale de l’Architecture du Patrimoine et de l’Archéologie a reconnu les travaux de recherche et les découvertes de l’Association Port-Vendres et Port-Vendrais, présidée par le Professeur Bisconte de Saint-Julien. De quoi prendre l’affaire au sérieux, non ?

Comme suite aux révélations de la presse, confirmées par leurs propres investigations, trois associations ont saisi à nouveau la justice pour que toute la lumière soit faite sur le non-respect des règles de sécurité qui peuvent concerner les personnes et les biens et de celles qui régissent la transparence et l’usage des financements publics. Espérons que la réponse de la Justice n’interviendra pas après le comblement de l’anse des Tamarins par des hectares d béton.

Communiqués
Articles de presse
Recours