PERPIGNAN : Comment faire crever une rue ?

Il ne s’agit pas d’une faute de frappe, nous disons bien comment faire crever une rue et non une roue. Quoique dans cette histoire cela peut aller de pair.

Selon Henry ARAGON « Les Monuments et les Rues de Perpignan du Xe au XXe siècle » la Rue Maréchal Foch s’est successivement appelée Carrer de Sant Francesch, Carrer dels Torongers, Rue des Cordeliers, Rue d’Orléans et Rue Saint-Martin. L’auteur indique que cette Carrer dels Torongers  devait sa dénomination à la présence d’orangers plantés de part et d’autre de la rue et formait une belle avenue qui éveille des souvenirs historiques, notamment la visite de Louis XIV.

Elle était considérée comme l’une des plus belles et grandes artères de la ville du fait de son accès direct au centre ville et des monuments qui la  bordaient, notamment  l’ancien Hôpital militaire, ancien couvent Saint François.

Son déclin a commencé avec la « rénovation urbaine » du maire Paul ALDUY  marquée par la démolition de l’ancienne caserne St Martin (couvent de la Merci). L’un des plus forts moments iconoclastes sur la ville.

Elle s’est poursuivie par l’abattage des platanes centenaires de la cour dans l’ancien Hôpital militaire, sous la direction du maire Jean-Paul ALDUY, fils du précédent, et cela pour le confort du parking des élus et des employés du conseil général, incommodés par les fientes des étourneaux sur leurs bagnoles.

Que pouvait-il arrivé de plus dans la déchéance de ce cadre de vie et de ville ?

L’idée de faire croire à une piétonisation. Une idée du maire Jean-Marc PUJOL, ancien adjoint des municipalités ALDUY. C’est ainsi qu’est apparue au milieu de cette rue animée une borne  permettant de fermer la circulation automobile pour 170 mètres de vie piétonne … à certaines heures (en général le midi et la nuit).

Le fonctionnement erratique de cette belle mécanique – responsable de centaines d’incidents et  de crevaison de carters lors de son érection inattendue – a successivement nécessité la pose de panneaux lumineux, d’un feux rouge et de piquets. Sans pour autant limiter la casse. D’ailleurs très récemment le matériel avait été musclé pour résister à un camion de 30 T.

La pose de toutes ces bornes, bites et plots divers mériteraient un débat au conseil municipal pour savoir combien ça coûte mais aussi à qui profite la privatisation de certaines rues ou bouts de rues.

En tous cas, sans plus avertir la population et les riverains, la municipalité Louis ALIOT vient d’apporter sa contribution  au déclassement de la rue Maréchal Foch en changeant le sens de circulation et en instaurant un stop au mitant  de la rue avec chicanes. La borne mortifère a été démontée pour  certainement être mise à l’autre bout. Et les chicanes empêchent la manœuvre des camions dans les deux sens ! La fausse piétonisation a toujours cours.

Quelles sont les vraies motivations du maire dans ces innovations qui permettent de fermer, parfois définitivement les rues ? La question n’a pas été posée à la population et aux riverains qui encore une fois assistent impuissants aux incohérences et turpitudes municipales.