Le Préfet Bonnier porte atteinte à la chose jugé
L ‘extension de la carrière « Sablière de la Salanque » à SALSES-le-CHÂTEAU a été annulée par la justice administrative, y compris le conseil d’état après une défense acharnée du carrier, de la commune et du ministre de la transition écologique. La procédure a duré six ans.
Par un arrêté du 29 août 2024 le préfet Bonnier a délivré – sur les mêmes parcelles – une extension de 4 ha , qui s’ajoutent aux 4 ha déjà détournés avant la décision judiciaire.
Le carrier avait été débouté de toutes ses demandes et la justice a pris en compte le caractère inutile de cette extension contraire à la protection des espèces et des habitats naturels déjà bien mis à mal par les 13 carrières en activité dans le parc régional « naturel » des Corbières – Fenouillèdes.
Le scandale est d’autant plus remarquable qu’il repose sur une manœuvre signée aussi du préfet le 23 janvier dernier : la dispense d’évaluation environnementale.
Il s’agit tout simplement de contourner la décision judiciaire du conseil d’état et le code de l’environnement en saucissonnant l’opération, de 4 ha par 4 ha le carrier parviendra aux 13 ha qu’il convoite et qui ont été retoqués.
Cette affaire évidemment illustre le pouvoir extravagant des carriers sur l’administration du département des Pyrénées-Orientales et sur la DREAL en particulier et s’inscrit dans la déglingue générale en France constatée dans la préservation de la biodiversité.
Après le stade VTT cross country en forêt protégée de FONT-ROMEU – sans évaluation environnementale là encore – après l’autorisation du golf de VILLENEUVE de la RAHO, l’extension de la carrière de SALSES est la cerise sur l’année olympique des dégradations en pays catalan.
Le constat est clair : il s’agit d’une corruption d’Etat chapeautée par des préfets, véritables proconsuls pouvant édicter des décisions selon le bon vouloir des lobbies et des clientèles et s’asseyant sur le droit et les décisions de justice.
Cette délinquance d’Etat ne peut que contribuer à la crise écologique et politique que traverse le pays.Le Préfet Bonnier porte atteinte à la chose jugée